Chaque jour, l’Afrique sculpte son avenir climatique. Pour suivre et vivre ce travail de durabilité, nous ne pouvons ignorer ces jeunes acteurs qui, depuis la base, apporte une contribution pour la conservation et la gestion des ressources renouvelables. Pour débuter cette nouvelle année, nous voyageons à travers le parcours d’un jeune natif de la République Démocratique du Congo qui laisse des empreintes profondes au sein des communautés rurales : nous parlons de Gervais Muderhwa.
De la campagne à la scène climatique internationale
Pour Gervais Muderhwa, tout commence dans le village reculé de Mageyo, situé dans la Chefferie de Nindja en province du Sud-Kivu de la République Démocratique du Congo, un 11 novembre. Après ses études primaires dans sa région natale, Gervais rejoint la ville de Bukavu pour poursuivre son éducation secondaire où il a obtenu, en 2011, son diplôme d’État en Biologie-Chimie.
Le village magnifique de Mageyo étant reculé des grandes villes, a connu un environnement non conscientisé face aux pollutions et aux changements climatiques, une expérience qui pourtant a forgé les bases de son activisme. Dans sa quête de pouvoir contribuer à la sensibilisation et à la résilience de son village, il s’inscrit pour des études supérieures à l’Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu, un lieu qui a véritablement nourri son engagement. En deuxième année universitaire, il fait son entrée dans la vie associative en tant que chef projet de l’Organisation Environnement Sans Frontière (ESAF), une structure membre de la Société Civile Environnementale et Agro-rurale du Congo (SOCEARUCO). Bien avant de telle responsabilité, Gervais, pendant ses études collégiales, a eu à passer plusieurs années dans la Société Civile Environnementale du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo où, il assistait aux différentes activités de la SOCEARUCO, notamment la célébration des grandes journées mondiales et internationales de l’environnement pour mieux comprendre les enjeux environnementaux.
Avec une passion développée pour les zones humides et en travaillant sur des projets de sensibilisation rurale, de sauvegarde de biodiversité, d’accompagnement de la jeunesse à la lutte contre le changement climatique, Gervais a bénéficié un an plus tard du programme des ambassadeurs pour la voie de migration du East Atlantic Flyway Youth Forum et a été retenu comme l’un des 12 jeunes ambassadeurs mondiaux. Ce programme l’a initié à la conservation des oiseaux migrateurs et de leurs habitats naturels et l’a connecté au réseau international des jeunes œuvrant pour la conservation des zones humides et les oiseaux migrateurs avec lequel il a travaillé. En tant qu’ambassadeur, il réussit à entreprendre plusieurs initiatives au sein de son université, notamment l’organisation et tenue des conférences scientifiques sur les questions liées à la conservation de la biodiversité et des zones humides, mais aussi sur les solutions face aux changements climatiques. Il a egalement coordoné la mise en oeuvre du projet « Sauvons les littorales du Lac Kivu et Tanganyika fréquentées par les oiseaux migrateurs « , un projet couronnée d’activités de sensibilisation communautaire à la conservation des oiseaux migrateurs et de leurs habitats naturels, de séances communautaires à Uvira et à Kalehe au Sud-Kivu, d’une campagne d’éducation à la conservation et de webinaires en ligne.
Très actif concernant les défis environnementaux auxquels font face les communautés rurales, la voix du jeune congolais a dépassé les frontières pour raisonner par sa participation à des conférences et rencontres internationales mettant au cœur des débats les questions et enjeux environnementaux, telles que la COP 15 au Canada (Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique) ; le Sommet International de l’Écocitoyenneté-SIDE 2023 à Montréal ; la Summer School sur la Gouvernance Écologique en Afrique sub-saharienne à Kampala ; à divers programmes : Charles R Wall Young African Policy Fellows mis en œuvre par African Wildlife Foundation (AWF) et Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP) ; EXCELerator de CoalitionWILD… Il est l’un des jeunes participants à la conférence internationale des dirigeants africains sur l’économie de la faune (Kigali, août 2023) et a été sélectionné à plusieurs reprises pour participer à des programmes internationaux prestigieux, dont le Programme Charles R Wall Young African Policy Fellows mis en œuvre par l’African Wildlife Foundation (AWF) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP).
Gervais Muderhwa a également des compétences dans la conduite des études qualitatives scientifiques dans le domaine de l’environnement, notamment dans la conservation, changement climatique, droits et peuples autochtones et la Gouvernance des ressources naturelles
Quoique ce parcours d’engagement pour être porteur de solutions climatiques dans les communautés rurales et orienter l’opinion publique sur les réalités et le travail à réaliser n’a pas été sans obstacle, surtout celle de la langue anglaise, Gervais aujourd’hui continue d’acquérir des compétences dans la gestion de projet durable et d’élargir son impact avec d’autres organisations à but non lucratives. Il est actuellement le chargé des projets et le directeur du département de l’Environnement, Conservation et Changement Climatique de l’association MKAAJI MPYA asbl au sein de laquelle, il dirige des projets et programmes dont les jeunes sont bénéficiaires : Paix et Environnement en Afrique Centrale, SIJACOB le tout 1er Symposium International de la Jeunesse Africaine sur la Biodiversité Tropicale et Sahélienne.
Gervais Muderhwa par son parcours personnel a été sensibilisé et imprégné face aux enjeux du changement climatique et de la perte de biodiversité qui touchent les communautés rurales. C’est ce qui le motive à orienter la majorité des actions de MKAAJI MPYA asbl vers les zones rurales de la RDC.
IL NOUS RÉPOND
Votre engagement pour l’histoire climatique africaine
Je conçois l’engagement en soi comme la responsabilité que l’on se donne pour servir la communauté face aux problèmes actuels et futurs. Et notre défi du siècle, c’est bien le changement climatique, une triste réalité qui si bien étudié est relié à plusieurs maux de la société. Mon engagement contre la crise climatique est bien également pertinent contre les autres fléau. L’enjeu est mondial et énorme. En tant que jeune informé, je ne pouvais rester silencieux en voyant des écosystèmes touchés et les répercussions sur les habitants de ces écosystèmes. Je suis convaincu que la préservation de la biodiversité et la restauration des écosystèmes sont essentielles pour rendre notre planète plus habitable tout en atténuant les effets du changement climatique. Je travaille à faire des zones rurales un monde rural plus résilient, protégeant et protégé par la nature, car elles dépendent bien souvent des ressources naturelles. C’est en prenant conscience des conséquences que je me suis décidé d’accompagner et d’appuyer les populations rurales, les communautés locales et peuples autochtones en faisant face aux problèmes environnementaux afin d’être plus résilients. Puisqu’une population résiliente s’adapte d’un côté tout en travaillant pour réduire l’empreinte carbone.
L’histoire climatique africaine change, et le vent du changement est porté par des jeunes engagés comme nous le remarquons. D’un côté, nous nous concentrons sur nos capacités à développer des solutions et à créer des initiatives basées sur les potentiels de nos pays pour y arriver. Mon pays, la République Démocratique du Congo, est considéré comme un pays-solution dans la lutte contre le changement climatique grâce à ces ressources naturelles, telles que les forêts et les zones humides, jouant un rôle crucial dans l’absorption du carbone. En tant que citoyen et membre des organisations de jeunes.
Sources d’inspiration et mentor
Pour moi, Kaddu Sebunya, CEO AWF est un mentor et Simangele Msweli est l’une des femmes influentes de mon parcours au regard de son leadership et de son soutien aux jeunes sur les questions et initiatives liées à la biodiversité.
Aux lecteurs !
C’est en travaillant ensemble que nous pourrons inverser la tendance. Chacun de nous a le pouvoir de faire une différence en faveur de l’environnement et du climat. J’invite également les gouvernements et bailleurs de revoir les politiques actuelles et de rendre plus accessibles les financements climatiques. Il urge d’investir dans les zones rurales, de soutenir les jeunes, les femmes et les peuples autochtones pour des projets durables. Nous ne serons pas à mesure d’atténuer et de s’adapter au changement climatique, ni d’arrêter la perte de la biodiversité, sans les zones rurales, si nous n’offrons pas la possibilité aux plus vulnérables qui en dépendent de pouvoir créer et réaliser des projets à impact durables et économiques.
Un tableau d’art de l’histoire climatique de l’Afrique se dessine avec la contribution à un avenir durable, la volonté de préserver la beauté des régions et l’engagement de freiner les effets du changement climatique sur le plus vulnérable. Le parcours de notre activiste est un témoignage de l’impact qu’une expérience prise de façon positive peut avoir de l’impact sur la durabilité en Afrique. Son travail et son dévouement en faveur des plus vulnérables touchés par les changements climatiques rappellent que l’Afrique possède de nombreux héros inconnus qui, chaque jour, contribuent à la résilience des hommes et femmes faces aux défis environnementaux.
Gervais Muderhwa est un exemple remarquable de l’engagement des jeunes africains en faveur de l’environnement. Son histoire est une source d’inspiration pour tous ceux qui cherchent à apporter des changements positifs dans le monde.
Andréa Magnon
Cet article est rédigé dans le cadre du programme « Africa No Fliter Climats Hub » subventionné par Africa No Fliter en partenariat avec la fondation Mastercard.
4 réponses
En tant que collègue de Gervais muderhwa au sein de Mkaaji mpya asbl, je puis dire que grâce à lui notre structure a pu été reboosté notamment dans le domaine de l’environnement qui fait désormais son Expertise.
Je peux témoigner de lui en tant que coordinateur de Mkaaji mpya asbl qui reconnaît sont savoir-faire et être.
Gervais est l’un des jeunes extrêmement engagés et dynamique qui avait rejoint l’organisation environnement sans frontière esaf sous ma direction et je l’appelle un petit bon homme qui ne déçoit jamais. Il mérite mieux et bon vent.
Un homme de valeur qui sait faire de recherche scientifique , comme son histoire le témoigne, courage pour votre initiative
Le ciel et monde entier reconnaît ses efforts. Par Gervais M l’Afrique vivrant.